Comment recycler les déchets inertes et
les déchets de chantier ?
Valoriser verre, gravats, béton, plâtre…
Désignés comme « inertes » et considérés comme non dangereux pour l’environnement, la plupart de ces déchets sont des minéraux issus de la construction : BTP, chantiers privés, fabrication de produits pour le bâtiment. Avec plus de 46 millions de tonnes traitées chaque année, ils représentent près de 70 % des déchets du secteur du bâtiment.
D’où proviennent les déchets de chantier en France :
- 51 % sont issus de la démolition ;
- 36 % de la réhabilitation ;
- 13 % de la construction neuve.
Plusieurs éléments caractérisent les déchets inertes et de chantiers :
- ils ne se décomposent pas ;
- ils ne brûlent pas ;
- ils ne produisent aucune réaction physique ou chimique ;
- ils ne sont pas biodégradables ;
- ils ne détériorent pas les matières avec lesquelles ils entrent en contact et ne présentent pas de préjudice pour l’environnement ou la santé humaine.
Ces déchets inertes sont principalement composés de briques, pierres, béton, verre, gravats, tuiles, céramique… Le stockage de ces déchets se fait généralement sur le chantier dans des bennes et contenants adaptés. Ils sont ensuite envoyés vers un centre de tri agréés pour être pesés puis retraités.
Comment valoriser les déchets inertes et les déchets de chantier ?
Après un nécessaire tri, aussi rigoureux que possible, les déchets « verres » servent à la fabrication de nouveaux verres. Concassés, les gravats deviennent des granulats qui sont utilisés sous la couche de finition des routes, parkings ou pistes d’aéroports. Quant au plâtre, il entre dans la fabrication du ciment.
Ce que dit la loi sur les déchets inertes ou de chantier ?
Le Code de l’environnement rend le producteur ou détenteur de déchets responsable de la gestion des déchets de chantier jusqu’à leur élimination finale ou leur valorisation. Chaque déchet doit obligatoirement suivre un chemin de recyclage précis et être consigné dans un registre de déchets qui assure la traçabilité.
Dans ce cadre, la loi interdit de :
- brûler des déchets à l’air libre (excepté les matériaux bois contaminés par des termites ou autres insectes xylophages) ;
- abandonner en dépose sauvage des déchets (même inertes) ;
- mélanger des déchets rendant ainsi impossible leur valorisation ;
- déverser des déchets dangereux liquides sur le sol ou dans les réseaux (assainissement et eaux pluviales).
Des déchets de chantier à la loupe
Depuis le 1er juillet 2021 (décret n° 2020-1817 du 29 décembre 2020), la loi « antigaspillage et économie circulaire » (AGEC) impose d nouvelles règles pour limiter les déchets générés sur lors des travaux de construction, de rénovation et de démolition.
Les acteurs du bâtiment doivent désormais :
- faire figurer les mentions « déchets » sur les devis de travaux ;
- remettre un bordereau de dépôt des déchets. Ce document est rempli par les gestionnaires des installations qui assurent la collecte (déchetteries publiques ou professionnelles, distributeurs…) en lien avec l’entreprise de travaux qui déposera les déchets.
Hubency s’assure pour vous de la remise de ce bordereau.
Responsabilité élargie du producteur :
des déchets du bâtiment plus durables
Après des mois de concertation, la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) pour le secteur du bâtiment a vu le jour le 1er janvier 2022. Une vraie révolution qui devrait permettre une meilleure prise en charge et un suivi accru des déchets de chantier pour une approche plus durable.
Les principaux objectifs de cette REP :
- la réduction des dépôts sauvages en améliorant la collecte par une reprise sans frais des déchets :
- la densification du maillage des points de collecte ;
- l’amélioration de la traçabilité.
- la prévention de la saturation des décharges en développant le recyclage matière ainsi que le réemploi.
Concrètement, la loi prévoit des mesures fortes qui s’appuient sur la collecte et le traitement des déchets :
- le tri à la source qui prévoit notamment une évolution du décret 5 flux. Deux nouveaux gisements seront désormais concernés : les déchets à fraction minérale (brique par exemple) et le plâtre ;
- la reprise gratuite des déchets collectés séparément ;
- le développement des filières de recyclage ;
- le renforcement du maillage territorial des points de collecte ;
- la création d’éco-organismes qui joueront un rôle prépondérant dans la récupération, le recyclage et l’organisation de la filière (Valobat pour le bâtiment).
Risques encourus : jusqu’à 75 000 € d’amende et 2 ans de prison.
Qui est concerné ? L’article 2 de la loi du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets prévoit que « toute personne qui produit ou détient des déchets est tenue d’en assurer ou d’en faire assurer l’élimination ».
Les gravats recyclés, une fois propres et lavés, peuvent constituer jusqu’à la moitié des granulats utilisés pour la construction ou la rénovation de routes.
185,3
185,3 millions de tonnes des déchets inertes sont issus des travaux publics : travaux de bâtiments : édifices, aménagements intérieurs, entretien, démolition, restauration, etc.
Source : Agence Ademe